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Le Plateau d’Avron n’est pas une commune. Il fait partie de Neuilly-Plaisance dont il est un quartier nettement différencié par sa situation géographique. Les autres quartiers de Neuilly-Plaisance sont situés à une altitude voisine des rives de la Marne, alors que le Plateau d’Avron culmine à 115 mètres d’altitude. Aussi, ses habitants ne sont pas peu fiers d’être baptisés « Montagnards » par le reste de la Commune, même si parfois se glisse dans cette appellation un brin de dérision.

Les habitants du Plateau d’Avron ont su conserver depuis les années 20 un goût permanent de la fête et de la bonne humeur. Dès l’après-guerre de 14-18, les habitants de l’Est Avronnais (dont la plupart étaient des Parisiens venant chaque week-end) sous l’impulsion de quelques joyeux drilles, se réunirent au Café « A MON IDEE » pour organiser entre eux des bals ou des réunions costumées qui se déroulaient là ou chez ceux d’entre eux qui possédaient des locaux ou jardins assez vastes pour inviter trente à quarante personnes. Ces espaces ne leur suffirent bientôt plus et ils sortirent dans la rue sous le nom de « RIGOLOS CLUB » C’est ainsi que dès 1927 se déroula une « Fête Paysanne » puis en 1928 une «  Fête des Vendanges » au cours desquelles, nombre de personnes costumées défilèrent dans nos rues. Puis, ce sera en 1929, la « Fête Espagnole », en 1932 la « Fête 1830 », en 1933, le « Rigolos Club Circus » . Elles se déroulèrent toutes sur le grand terrain appartenant à la Compagnie des Eaux appelé « le Bassin » et réunirent chacune pas loin de cent costumés au milieu d’une foule de spectateurs attirés seulement par quelques tracts et surtout par le bouche à oreille. A la même époque se déroulait chaque année et même deux fois par an, le « Prix Marquaille » du nom de son fondateur, patron du café « A Mon Idée », course cycliste réservée aux amateurs de la région.

Parallèlement à toutes ces manifestations, LA FAUVETTE D’AVRON créée en 1925 sous l’appellation de Société Lyrique et Dansante, exerça sur le Plateau d’Avron une inlassable activité théâtrale qui de 1930 à 1960 ne s’interrompit pas, même pendant la guerre où eurent lieu de nombreuses représentations au profit des prisonniers. Sa troupe très homogène présenta durant sa période d’activité près de 200 spectacles dont tous les succès du théâtre de boulevard et vaudevilles de l’époque notamment Topaze, Les Vignes du Seigneur, les Jours Heureux, les J3, j’en passe et des meilleures, sans oublier les pièces du répertoire : Feydeau, Labiche et Courteline, s’il vous plait !

En 1945/46, après que soient rentrés les prisonniers et avec les mêmes organisateurs, fut créée « La Commune Libre d’Avron présidée par le Roi du Rire avec la devise, « Rire d’Abord ». A la fin de cette période, la Fauvette organisa chaque année une exposition des « Peintres du Dimanche » qui remporta un grand succès, ainsi que deux tournois annuels de pétanque sur le petit stade d’Avron. Une fois la Fauvette en sommeil, le flambeau fut repris par le CLAN (Cercle de Loisirs Avron, Neuilly) qui à son tour organisa comme la Fauvette l’avait fait auparavant, des rallyes automobiles et des tournois de pétanque auxquels s’ajoutèrent des compétitions de bridge, d’échecs et de scrabble, sans parler des « soirées choucroute » qui se terminaient par quelques danses, quelques numéros improvisés ou encore par la projection de quelques films réalisés par les adhérents.Je n’ai pas parlé des fêtes communales qui s’étalaient sur de longues périodes avec en apothéose, un défilé costumé qui arpentait les rues d’Avron en 1938 et 1939, cette dernière malheureusement interrompue le jour du grand Corso par la déclaration de guerre.

Toutes ces réjouissances ne sont plus que des souvenirs pour les vieux Avronnais qu’on gratifiait alors du joli nom « d’Avroplatonnais » mais le feu couvre sous la cendre et nous pensons bien qu’un jour, les jeunes générations des nouveaux habitants du Plateau d’Avron seront prêtes à reprendre le flambeau pour apporter à notre village, l’animation, les festivités, en un mot, la joie de vivre qu’il a connu au vingtième siècle.

 
 
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