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Raconté par M. HAIGNERE pèreHistoire racontée par André HAIGNERE son père

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La Steppe …
Nous arrivons pour la première fois avec mon épouse sur ce lieu mythique. Il fait très beau. La steppe brûlée, de teinte ocre et jaune est écrasée par les nombreux portiques de lancement et de nombreux ateliers hauts comme des cathédrales. Les officiels nous dirigent vers la salle réservée à la conférence de presse. Nous sommes assis devant une vitre qui nous sépare de la partie réservée à l’habillage et au contrôle d’étanchéité des scaphandres.
Une porte s’ouvre, Jean-Pierre souriant entre en compagnie de ses deux camarades de vol, Vassili Vsibliyer et Alexandre Serebrov. Assis devant la vitre, chacun d’eux répond aux questions des journalistes.
Puis, c’est le dernier et combien émouvant échange de paroles avec la famille, tout cela par micro interposé. Nous ressentons tous une très forte émotion.
Ils sortent de la salle pour se diriger dans la cour et se soumettre au rite du départ.


L'équipe des cosmonautes ......
Ils sont engoncés dans leur scaphandre avec de grosses fesses à cause des couches indispensables pour tenir deux jours dans l’orbite d’attente. Il y a trois carrés blancs tracés sur le sol. Chacun des trois cosmonautes à leur place et le général commandant à la sienne.
Il leur demande s’ils sont toujours volontaires pour cette mission. Un dernier salut militaire. Les cris fusent de la foule : « Vive Jean-Pierre, Vive la France » Ensuite, ils prennent le car pour se diriger vers le pas de tir. Les invités échangent leurs impressions et après une petite marche à pied, atteignent les estrades qui se trouvent à environ 800 mètres du pas de tir. La fusée Soyouz est là, haute de 50 mètres, toute pimpante avec ses logos franco-russes.

Il reste 2 heures 30 d’attente avant le départ. Nos trois colonels sont déjà en place depuis quelques temps, recroquevillés en position fœtale dans leur habitacle. Nous pouvons les voir sur l’écran de contrôle fixé sur l’estrade. Les cœurs se serrent, Paulette est toute pâle, décomposée, les yeux pleins de larmes. Très ému, je suis cependant confiant dans la fiabilité de la technique russe. Le haut-parleur annonce « 10 » puis « 5 4 3 2 1 0 ». Notre tension nerveuse s’accélère, le corps parcouru de frissons.


Le décollage de la fusée......

Un gros filet de fumée sourd sous les tuyères puis s’amplifie, s’agrandit en grosses boules, les flammes sortent pétaradantes puis tonitruantes. La pas de tir est envahi par une enveloppe de feu, le bruit devient assourdissant mêlé d’explosions sèches. La terre tremble sous nos pieds, l’estrade tremble, nous tremblons tous. Paulette pleure, à la limite de la syncope. Un officier russe lui prend la main et dit : « Pleure pas Mama, normal ! » C’est le Général Gratchev, ministre de la guerre. Je filme tout cela avec mon caméscope, à genoux, calé sur un poteau pour ne pas trembler. J’ai donc vécu ce grand moment du bout de mon objectif.

Au début, la fusée se soulève lentement, comme suspendue en lévitation puis la vitesse s’emballe dans un bruit infernal et la fusée disparaît, quitte très vite notre vue. Huit minutes après, le module est à 400 kilomètres et les cosmonautes, en apesanteur. A ce moment précis, leur corps subit une énorme secousse et le petit nounours pendu dans la capsule se met à l’horizontale. Il leur restera deux longs jours en orbite avant l’amarrage que nous suivrons au STOUP à Korolev.

Rude journée inoubliable…… !



 

COSMODROME DE BAÏKONOUR

 

Jean-Pierre dans l'espace







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