Memoire vivante du Plateau d’Avron

 

Les Châteaux

Dès le 12 ème siècle, les bois recouvrant le Plateau furent en coupes réglées et il est vraisemblable que les huttes de bûcherons y travaillant formèrent deux hameaux distincts. Celui des deux se trouvant au sud, devint la Montagne, l’autre sur l’éperon nord reçut le nom d’Avron. La tradition orale situe au 13 ème siècle le premier château d’Avron qui aurait fait partie d’une seigneurie du douaire de Blanche de Castille dite la « Reine Blanche » . Il est probable que ce premier château fut au départ de sa construction, un de ces donjons ronds construits en dur. Des traces retrouvées tendraient à accréditer cette version.

En 1424, l’Hôtel d’Avron, second château, avec ses dépendances consistant en prés, bois et vignes, était entre les mains d’un écuyer qui le tenait en fief de l’Abbaye de Saint-Maur. Au cours des siècles, il passa de mains en mains, qu’elles soient d’évêque, d’abbé, d’archer, de conseiller des rois, de garde des sceaux et autres. Plusieurs femmes en eurent également la jouissance mais il y eut toujours des liens étroits entre les Seigneurs d’Avron, la royauté et l’Eglise.

Au 17 ème siècle, le hameau d’Avron n’existait plus de même que l’Hôtel, le tout ayant été remplacé par un grand et magnifique château. Il y en avait alors un certain nombre dans notre région. C’est en effet en 1634 que Claude, le premier des Le RAGOIS DE BRETONVILLIERS, Conseiller et secrétaire des finances du roi Louis XIII, acquit la seigneurie d’Avron qui devait rester plus d’un siècle dans la même famille. Jean, Alexandre, Bénigne I, Bénigne II, Bénigne III entre autres, se succédèrent. Grâce à plusieurs historiens, Hector Espaulard en particulier qui a écrit en 1907 un livre sur Avron, livre dont ce texte est largement inspiré, nous connaissons les origines et l’évolution au fil des siècles, du passé de notre village.

La Révolution marqua de son empreinte ce bel ensemble qui avait déjà perdu un peu de sa superbe les décennies précédentes, plusieurs terres ayant été vendues. Les bâtiments vraisemblablement en grande partie démolis, ont été transformés en locaux pour l’exploitation agricole. Dans l’acte de vente à Robert (18 thermidor, an II), on peut lire « d’un ci-devant château, deux cours dans l’une desquelles sont des granges et autres bâtiments propres à l’exploitation, avec logement de jardinier et l’autre, entourée de fossés pleins d’eau empoissonnés, revêtus de maçonnerie contenant le colombier, la laiterie, écurie, remise et autres bâtiments….. ». Quelques bâtiments ont été construits avec les débris des précédentes démolitions du château, les derniers vestiges ont été rasés et les matériaux vendus en 1845 par les propriétaires de l’époque qui n’avaient plus rien à voir avec la noblesse ou le clergé.

Le Moulin à Vent

Il semble tout à fait normal qu’un moulin à vent ait trouvé sa place là où se trouve l’actuelle Plaine de Rosny, les vents dominants d’ouest étant généreux dans ce lieu si bien exposés. Il figure dans les annales en 1561. Sa disparition remonterait bien avant 1785.

Le Fief de la Montagne

Ce petit écart de Neuilly sur Marne connu sous le nom de La Montagne était situé au sud du plateau. Il a eu une origine très ancienne qui remonte au moins au 12 ème siècle. Il y avait au 16 ème siècle une ferme de quelque importance. Des appartements de maître devaient y être annexés car les seigneurs du fief y faisaient de longs et fréquents séjours. Les registres paroissiaux de l’époque nous donnent des renseignements intéressants sur les familles qui s’y sont succédées et lèvent un peu le voile sur les activités de l’époque. En voici un exemple : « le 11 juillet 1639, a été baptisée une fille d’Etienne Bouquin, vigneron de Monsieur de la Montagne !

Vers la fin du 17 ème ou le début du 18 ème siècle, le fief de la Montagne a dû être acquis par la famille de Bretonvilliers car Bénigne le Ragois, mort en 1760, se disait en effet seigneur de ce lieu.

Tout ceci n’est qu’un bref aperçu de l’histoire du Plateau d’Avron au cours des siècles passés. Grâce à l’important matériau dont dispose notre association, nous sommes allés beaucoup plus loin dans sa connaissance. Cela nous permet entre autre de rêver, d’imaginer comment vivaient nos lointains aïeux, d’autant que de nombreuses légendes et récits viennent agrémenter les actes officiels d’une lecture un peu trop ardue.