Memoire vivante du Plateau d’Avron

 

 

LA COTE DES FAUVETTES

 

Revenons sur l'histoire de nos routes. Nous nous plaignons aujourd'hui qu'elles soient trop étroites, trop fréquentées, quelquefois mal entretenues, sans nous rendre compte de tout ce que ce réseau a coûté et posé comme problèmes.

Notre plateau géographique, dans sa partie Beauséjour dépendant de Rosny et nommé sur les registres de l'époque, « LES ECARTS », ce qui est significatif. Il a cependant été relié assez rapidement au village dont il dépendait et à Villemomble. Avron, qui était tout aussi délaissé, a eu bien du mal, lui, à être raccordé aux Communes dont il a dépendu successivement et nos ancêtres ont du attendre longtemps une route digne de ce nom.

Il est à noter au passage qu'à Beauséjour, on peut remarquer que les rues correspondent très exactement aux allées du Parc du Château.

Certes, des chemins menaient à Neuilly sur Marne, celui des Processions en est un exemple, mais il n'y avait aucune route digne de ce nom. Monsieur Commecy (le père de notre conteur), Syndic de 1878 à 1884, tout en continuant son programme d'améliorations de nos routes, se tourna vers un second projet : celui de la Côte des Fauvettes. Il hésita pour plusieurs raisons : Neuilly sur Marne ne s'occupait pas de notre hameau ou seulement pour réclamer des impôts, l'éloignement ne justifiait pas un si gros sacrifice financier de la part des Avronnais, d'autant qu'il n'y avait pas grand intérêt au niveau approvisionnements ou transports.

Madame de Bonardi exploitait alors les marnes et le gypse du sous-sol au sud-ouest de nos coteaux sur les communes de Neuilly sur Marne et Rosny sous Bois et les nécessités de l'exploitation l'obligeaient à passer sous le Chemin des Fauvettes. L'évolution de l'exploitation l'amena à devoir créer d'autres passages vers le haut de la côte et donc, a entamer des négociations avec le Syndicat des Propriétaires.

Ce n'était pas simple et il y eut bien des tractations avant que se concrétise ce projet. Madame de Bonardi, en contrepartie de l'autorisation de creuser trois nouveaux passages souterrains, proposa de donner gratuitement la terre et les pierres de remblai nécessaires à l'aménagement et à l'abaissement de la route afin de la rendre praticable.

Après une Assemblée Générale Extraordinaire des Propriétaires, le Syndic fut mandaté pour signer la convention avec Madame de Bonardi. Le vote eut lieu à l'unanimité moins une voix. Cette voix ne tarda pas à s'élever et à intenter un procès au Syndic, ce qui eut pour effet de retarder de trois ans avant que ce propriétaire récalcitrant ne fut débouté.

Hélas ! Madame de Bonardi, lasse de ces tracasseries, ne donna plus suite au projet. Monsieur Commecy, malade, et excédé par ces tracas inutiles et ces complications judiciaires, refusa de demander le renouvellement de son mandat, malgré la demande instante des Avronnais.

Avron allait devoir attendre plus de quinze ans pour avoir un chemin possible le reliant à Neuilly-Plaisance dont il faisait désormais partie. En effet, ce fut en 1900 que le Syndic de l'époque, qui curieusement n'était autre que le frère de celui qui fit échouer le projet, reprit l'affaire et la fit aboutir.

Le Syndicat des Propriétaires abandonna gratuitement à la Commune la propriété  du terrain de cette route et en contrepartie, celle-ci s'est engagée, dans un délai de trois ans, à en abaisser la rampe pour que la pente soit ramenée à 10 %, à ses frais.

Enfin nous eûmes un lien véritable avec le Centre de notre Commune !