
Si nous remontons le cours du temps, 28
millions d'années
en amont, il est admis qu’à cette époque,
la mer abandonna définitivement le bassin parisien.
Définitivement
? Qui peut l'affirmer ?
En effet, l'évolution géologique est en perpétuel
mouvement et l’homme, depuis quelques siècles en accélère
le processus, que ce soit au niveau de la planète ou, plus
près de nous, par un urbanisme déferlant qui ne tient
compte ni de la composition du sol, ni de l’hydrographie
de notre département pour ne parler que de lui.
La dernière période glaciaire nous reporte 10.000
ans à 12.000 ans en arrière. Nous pouvons donc
avancer que si le climat d'Avron fut tropical au cours d'une
partie du tertiaire, il fut par contre, glaciaire au début
du quaternaire. Notre région a mis de nombreux milliers de siècles
pour se modeler et prendre son aspect actuel. Les rivières
ont capricieusement évolué au fil de l’érosion.
Par exemple, la Marne n’avait pas son cours actuel et passait
par la vallée de Villemomble. Le bas de Neuilly-Plaisance
a gardé très longtemps un sol marécageux.
Ceci explique que l’on trouve une terre limoneuse tout
autour du Plateau d’Avron. Celui-ci, comme toutes les collines
du Bassin Parisien est composé de strates de gypses couvertes
de différentes couches de marnes.
Il a certainement encore
fallu un temps très long avant
qu’il y ait eu suffisamment de terre arable pour que la
végétation puisse s’implanter dans ce sol
marno-calcaire. Il nous est difficile d’imaginer ce lent
processus passant par des phases subtropicales et glaciaires
avant de s’installer dans le climat tempéré que
nous connaissons. Le milieu a alors évolué, faune
et flore se sont implantées dans cet environnement dès
lors adapté à leurs conditions de vie. Celles-ci
ont aussi changé au cours des siècles, bien des
espèces ont été introduites ou éradiquées
par l’homme qui, dès la préhistoire, s’est
installé dans notre région. Dès lors, il
nous est possible d’imaginer à quoi ressemblait
ce plateau. Couvert de chênaies et de charmaies qui composaient
l’essentiel des essences s’étant adaptées,
il abritait une faune sauvage dont les grands prédateurs étaient
l’homme et le loup.
Dès le début de notre ère, nous avons
la certitude qu’une certaine activité régnait
sur le plateau et ses coteaux. Sur l’éperon nord
d’Avron, il a été retrouvé des vestiges
romains dont un oppidum (fortification romaine). Le choix de cet emplacement s’explique par le fait qu'il surplombait
la route allant de Paris à Meaux et permettait de surveiller
cette voie importante de communication par où risquaient
d’arriver des envahisseurs indésirables et de protéger
ses troupes allant vers l’est. C’est à cette époque
qu’Avron a commencé à voir une activité humaine
suffisamment importante pour entrer dans l’Histoire.
textes
tirés d’après
des éléments de l’ouvrage de Marie-Louise
Delage