Memoire vivante du Plateau d’Avron

 

LE SYNDICAT DES PROPRIETAIRES

Depuis la naissance de notre village, bien que dépendant de Neuilly sur Marne et ensuite de Neuilly-Plaisance, celui-ci a été géré par le Syndicat des Propriétaires créé par Monsieur de l’Isle lui-même, ce qui conférait aux Avronnais une autonomie indéniable à laquelle ils ont pris goût. Ils ne l’ont toujours pas perdu….. !
Nous en avons déjà parlé dans les grandes lignes mais pour la petite histoire, il serait peut-être utile d’expliquer comment ce Syndicat a fonctionné durant des décennies.

En fait, nous pourrions parler d’association ou de collégiale, car tout le travail se faisait par des bénévoles dont le Syndic aidé d’un secrétaire en premier lieu. Pour le reste, il n’y a pas de grandes différences avec nos Conseils Municipaux d’ici ou d’ailleurs. Il y a ceux qui parlent, qui suggèrent, qui réclament, qui pérorent…. et ceux qui agissent.

Le travail à accomplir était très important. Il fallait établir, entretenir les routes, bâtiments et équipements collectifs et ce n’était pas une mince affaire. Que de volonté, de don de soi et de patience il a fallu à ces hommes qui se sont succédés au fil des ans pour accomplir toutes ces tâches. Ils devaient recouvrer les cotisations, faire la comptabilité, les achats, le courrier et les innombrables démarches auprès des instances administratives, des services publics et des entrepreneurs.
Les faibles ressources que généraient les cotisations ne permettaient pas d’avoir du personnel à part un cantonnier qui assurait l’entretien de tout le Plateau.

C’est pourquoi notre Syndic (le Père d’André Commecy l’a été en son temps) se débrouillait tout seul toute l’année, jusqu’au jour de l’Assemblée Générale qui avait lieu en juin et où il devait rendre compte. Cela se faisait en deux temps : un dimanche était consacré aux comptes-rendus, discussions, projets et nomination d’un commissaire aux comptes et le suivant, à l’approbation de ceux-ci et à l’élection du Syndic. L’égo de nos Syndics y trouvait leur compte car, tels tous les grands hommes qui ont jalonné notre histoire, ils réussirent presque tous à attacher leur nom à une réalisation utile et durable.

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil et pour rompre l’ennui de ces séances, déjà à l’époque, il y avait « l’orateur contestataire de service », celui qui critique, suggère, propose des solutions aisées à tous les problèmes, enflamme les imaginations, fait naître la contradiction et les espoirs et pour finir…... se retire en refusant toute implication personnelle et responsabilité ! Parfois cependant, « l’orateur » accepte de faire partie d’une délégation devant intervenir devant les autorités administratives ou politiques pour défendre un projet. Là, il faut avouer qu’il est dans son élément !

Ce fut le cas de la construction du premier groupe scolaire d’Avron. De 1895 à 1899, les dossiers le concernant se promenèrent dans les couloirs et les bureaux de Ministère de l’Education Publique et eurent beaucoup de mal à sortir de ce labyrinthe. Le projet enfin accepté, une cérémonie en grande pompe eut lieu pour l’inauguration de notre école tant désirée. Bien entendu, un discours enflammé fut prononcé pour célébrer cet évènement. Par contre, on se saura jamais pourquoi et à quel titre il fut prononcé par « l’orateur de service »…. !

Le Syndic de l’époque, voyant enfin libéré le vieil hangar qui servait à la fois d’école et de salle de réunion se hâta de proposer un nouvel édifice solide,

plus digne de faire face à l’école que l’ancien. Le budget voté fut largement dépassé à la suite des inhérentes surprises de la construction et l’Assemblée Générale suivante fut très houleuse car il fallait faire face à une dette relativement importante. Le Syndic fut presque sommé de rembourser de sa poche en tant que responsable. En fait, tout le monde était très fier et satisfait de cette belle réalisation et contre toute attente, en trois ans, en économisant de-ci de-là, les comptes retrouvèrent leur équilibre.


On loua cette belle salle aménagée pour des cérémonies et des fêtes. L’Amicale d’Avron, Société Lyrique et Dansante, ancêtre de notre Fauvette, l’occupa souvent et l’embellit. Chacun y trouva son compte et le Syndic….sa sérénité !